Alice, de l’autre côté d’après Through the looking-glass and what Alice found there, suite d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, est une adaptation de Charlie Windelschmidt et de sa troupe d’artistes.
Alice dans un EHPAD
Alice de l’autre côté est un rendez-vous théâtral qui est d’abord celui de toute l’équipe artistique avec ce village particulier qu’est un EHPAD. Pour nous ce fut celui de Lanmeur (Finistère). Nous avons choisi l’immersion comme mode opératoire : il s’agissait de générer de la fiction, pour nous, mais aussi et surtout pour les résident·e·s et professionnel·le·s de l’EHPAD. C’est un personnage directement sorti du texte de Carroll qui fut « l’invité » de cette institution. En mascotte déroutante il a su contredire beaucoup de poncifs sur cet endroit qui semble déjà nous attendre…
Huit cases
Nous avons alors choisi de bâtir une variation autour du texte de Lewis Carroll. Écriture de plateau délicate, cherchant à déstabiliser quelque chose au cœur d’un modèle de la littérature enfantine - modèle qui s’impose lorsque nous pensons à Alice. Par glissements échiquéens successifs, Alice va rencontrer six vieux tirant vers le monstrueux, qui lui livreront un trousseau de clefs ambiguës pour des portes qu’elle seule pourra ouvrir. Six vieux missionnés pour faire perdre à Alice la sensation de la personne qu’elle est.
Ces vieux et vielles transmettent à la jeune une suite de signes équivoques qui dévoilent des clivages, défaillances, manques qui font notre monde, lorsque l’on accepte de s’y inclure. Que peut-on alors considérer comme étant « la réalité » ?
Alors, un peu plus armée de questions qui font grandir, Alice pourra tenter d’affronter ses angoisses, c’est-à-dire ne plus accepter cette réalité telle quelle, comme on lui a dit qu’elle devait être, mais, tendrement, se risquer à la transformer.
Qui être ?
Entre autres phénomènes décisifs : la langue. Lieu du dilemme par excellence, Alice se met en quête d’indices pour trouver des solutions. Car c’est bien dans la langue elle-même que quelque chose semble se passer. Cette série de dérapages sémantiques font saisir à la jeune femme qu’elle est bel et bien sous l’influence de quelque chose qui lui fait faire ce qu’elle fait. Elle est le seul personnage, les autres, les vieux, sont des acteurs et des actrices : un balancement entre « être » et « jouer à être » fait lentement entrer le théâtre en scène, comme un cadeau qu’on ne peut refuser. Apparaît alors l’opportunité pour nous tous de sortir du théâtre par le théâtre.
Création 5, 6 et 7 novembre 2019 - Le Volcan, Scène Nationale du Havre (76)
Mise en scène Charlie Windelschmidt
Avec Anaïs Cloarec, Anne-Sophie Erhel, Véronique Héliès, Chloé Lavaud-Almar, Alice Mercier, et Valéry Warnotte
Assistant à la mise en scène Simon Le Doaré
Scénographie Camille Riquier
Costumière Maela Le Chapelain
Création son / régie Guillaume Tahon
Création lumière / régie Stéphane Leucart
PARTENAIRES
Le Volcan, Scène Nationale du Havre(76).
Le Quartz - Scène Nationale de Brest (29).
Le Manège, Scène Nationale de Maubeuge (59).
L’Archipel, Pôle d’action culturelle de Fouesnant-les-Glénan (29).
Théâtre de la Tempête, Paris (75).
Avec l’aide à la diffusion de la Ville de Paris
Avec le soutien de la SPEDIDAM
Avec le soutien financier de Spectacle vivant en Bretagne
Artistes aidés par le programme Artistes ADAMI
La presse en parle
« Et rien n’est simple dans cette aventure déjantée où l’on s’amuse beaucoup. En ce monde parallèle, inversé, il s’agit aussi d’enrayer les pièges du langage. »
Gérald Rossi | l’Humanité
« Charlie Windelschmidt adapte la suite d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, où la jeune héroïne éponyme traverse un monde à l’envers en forme de partie d’échecs. Grâce à un univers très plastique, étrange et inquiétant, où le langage est roi, il offre un étonnant voyage au-delà du sens commun. »
Anaïs Heluin | La Terrasse
« Voilà un spectacle surprenant à tous égards, énigmatique même, drôle parfois, avec une fin diablement inattendue ! »
Thierry Voisin | Télérama
[Entretien avec Charlie Windelschmidt]
« Je veux qu’Alice accomplisse un parcours où elle prend conscience que quelque chose se joue dans la Langue... »
Eric Demey | La Terrasse
« Le propos est fin et brillant (Est-ce qu’Alice deviendra Reine ? Sommes-nous aliénés à nos fictions secrètes ?). La pièce est aussi un spectacle fantastique et envoûtant. L’expérience du spectateur est un délire foutraque enthousiasmant. »
David Rofé-Sarfati | Toute La Culture