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Débordements II

Débordements II - Là d’où je vais de Gilles Aufray fait suite à Débordements I - Tombeau Chinois de Roland Fichet, et sera suivi d’une troisième mise en scène. Une expérience qui développe un théâtre à deux respirations : alternance de séquences parlées et de séquences purement visuelles.
Ces dernières expérimentent les techniques du masque, de la marionnette, d’un théâtre d’objets, manipulation de corps et de matériaux, fabrication d’images théâtrales en marche et propositions de dispositifs scéniques pour spectateurs curieux.

Ce deuxième Débordement cherche une aventure nouvelle pour le spectateur : il est témoin et non consommateur. Rechercher des voies pour un théâtre total, un art de l’union spectaculaire entre public et acteurs, un art du sens, où le ’’ pré-penser ’’ (télévisuel) n’a plus sa place. Penser devient un choix, puis un plaisir : imaginer.

À côté des acteurs évoluent deux figures muettes.
La première semble être un technicien. Il peut manipuler à loisirs tous les objets qui cadrent l’acteur : projecteurs, rideaux, micros, perches... Il est le diapason théâtral : il agit dans le temps réaliste du spectateur.
La seconde est une plasticienne qui intervient en direct sur le corps des acteurs ou sur des matériaux. Elle peut peindre, se mettre en scène, habiller les corps, fabriquer des objets... Elle est le destin, le hasard, la mort, le metteur en scène, elle manipule, elle provoque, elle empêche.

Débordements II échafaude le point de vue subjectif d’un homme - personnage de Lligès - sur le monde. Six comédiens et une plasticienne incarnent tour à tour cette figure de l’homme moderne. Nous partageons sept tranches de sa vie : ce qu’il a vécu, ce qu’il a rêvé. Les électrochocs de notre époque le font vibrer, son salut est dans son débordement.

Il s’agit d’un regard intime et philosophique de ce héros du quotidien, ainsi que de sa révolte : son débordement est actif.
Il avance pour trouver des solutions dérisoires mais salvatrices.

Le dispositif scénique a la vocation de concerner les spectateurs autant que les acteurs. Il ne cherche en aucun cas la convention des coulisses, le tour de magie, l’illusion du plateau à l’Italienne : ce n’est pas un décor.
Tout est à vue dans un souci d’anti-naturalisme, afin de faire du théâtre comme on fait des rêves : un rêve est un agencement de signes, d’ambiances, de gens, de lieux, de sons, de sensations, etc... sans lien logique, mais toujours dans un rapport émotionnel avec le rêveur. Chacun découvrira ses rêves.

Texte / dramaturgie: Gilles Aufray
Mise en scène: Charlie Windelschmidt
Assistant mise en scène: Fabien André
Avec: Julie Berès, Prunella Rivière, Delphine Simon, Sofie Szoniecky, Farid Bouzenad, Laurent Fernandez
Plastique / signalétique: Juliette Barbier
Direction technique / lumière: Michel Bertrand
Son: David Segalen
Plateau: Michel Gueldry, Daniel Fréçon
Costumes: Elisabeth Dordevic
Régie lumière: Mathieu Ferry

Coproduction : La Filature, Scène Nationale de Mulhouse, Compagnie Dérézo