Par les bouches

Une histoire culinaire de la bouche, du cri primal au dernier souffle.

Création printemps 2025

Emmenée par le metteur en scène Charlie Windelschmidt, la compagnie Dérézo est forte de plusieurs aventures théâtralo-culinaires, avec par exemple Les Microfictions- le repas au Festival TRANS/Scène nationale de Mulhouse ; Microfictions-le repas Cinquantième anniversaire du ministère de la culture-Musée Malraux-Scène nationale du Havre ; Kig- ar-farz Noz repas dans le noir mis en son, lumière et voix pour 70 convives ; Le petit déjeuner forme théâtrale sur le passage de la nuit au jour, se jouant au petit déjeuner (plus de 300 représentations en France) ; Apérotomanie, apéritif pour quarante convives sur un montage de textes littéraires (en tournée actuellement en France).

DU THÉÂTRE AU CULINAIRE
Pour moi, le théâtre est plus qu’un récit, c’est une expérience. De celles qui tentent, sans jamais tout à fait y parvenir, une réponse à la question « qu’est-ce qu’être humain ? ». Cette expérience sera toujours une tentative tendre de réaccorder le bloc audio vocal avec ce que l’œil peut encore capter. Mais le tableau ne serait pas complet si le toucher et l’odorat ne venait pas participer à l’équivoque du mot « goût » : questions de corps donc. Car il m’est évident qu’on ne comprend qu’avec le corps, cette idée éclairant mes choix de dispositions des publics dans mes scénographies. Ma fascination pour les lieux culinaires embrasse un spectre large qui va du restaurant étoilé à la cuisine de rue en passant par la fête foraine. La mise en scène des corps, des objets et des espaces y est toujours prépondérante, et a un impact décisif dans la réception gustative. Ne manque pour moi que le texte, la parole donc, et c’est précisément vers un opéra des sens que
je propose aujourd’hui, après mes riches expériences, un spectacle culinaire qui met en scène une histoire de la bouche du cri primal au dernier souffle. La pièce commence avec l’exposition de la douleur du premier poumonage à la sortie du ventre de la mère, car chaque nouveau-né commence sa vie extra-utérine par un cri. Et quel cri ! Le bébé glissant ensuite, car déjà vieillissant, vers l’expérience des saveurs et des goûts, puis vient le babil et ensuite la parole puisqu’ « au début était le verbe », vient ensuite le baiser, le chant puis le dentiste, la morsure et l’essoufflement sportif, puis certains fumeront quand d’autres s’en mordent les lèvres... Bref, cet organe extra-ordinaire, souvent négligé, nous conduira enfin jusqu’au dernier souffle de Thanatos.

LES TEXTES
Un montage de textes d’auteurs et autrices du monde entier nous fera, de plus, entendre les différences culturelles, éthiques, voire politiques, du goût : car le Goût comme la Culture s’apprend, dès la naissance, et ce qui me dégoute dans une autre culture, parle en premier lieu, de la mienne. Le goût est souvent une jouissance, à savoir un plaisir qui se niche au cœur même du déplaisir : du désir dans mon dé-gôut ?
C’est pour une assemblée de quarante convives réunit en un cercle aplatit (Une bouche ?) au centre duquel trois interprètes, en maestros culinaires, porteront un voyage en treize amuse-gueules préparés à vue sur une dramaturgie ciselée de Ilithyie (Déesse de l’enfantement) à Thanatos, lui-même adossé à Éros, bien sûr.

EN ARRIÈRE-GOUT
Au cœur de cette véritable arène en miniature, se pose la particularité de ces treize préparations : chacune est composée d’un arrière-goût. Avec comme outil leur seul palais, et en véritables enquêteurs, les spectateurs auront le loisir de chercher ce goût caché dans un autre goût. Poupées russes culinaires, ces préparations seront opportunément l’occasion de lier textes (prises de paroles des interprètes) et nourriture. La question des boissons se pose encore à cette heure, et j’espère entamer une complicité avec un.e cuisinier.e de haut vol afin d’inventer ce mariage.
Enjambée ludique et festive, cette mécanique de la mise en bouche, dispositif théâtral raffiné et peu commun, d’une durée de cinquante minutes environ, sera ponctué de surprises quant aux objets choisis, aux couleurs, aux modes de préparations ou plus simplement aux surgissements d’extraits littéraires choisis. En route pour les fantasmagories de la commensalité.

ÉQUIPE / DISTRIBUTION (EN COURS)
Mise en scène : Charlie Windelschmidt
Construction : à définir
3 interprètes : à définir
Régisseur·euse : à définir
Administration et production : Sophie Desmerger et Mathilde Pakette
Diffusion et communication : Louise Vignault et Nina Faidy